Neuvilly à travers les siècles

1 ère Partie

Le nom du village

Neuvilly est situe a la limite Nord-Est du Cambrésis et a proximité immédiate de l'Avesnois. Son territoire, d'une superficie de 1257 hectares, est limite au Nord-Est par Solesmes, au Nord-Ouest par Briastre, a l'Quest par Inchy en Cambresis, au Sud par Troisvilles, au Sud-Est par Le Cateau-Cambresis et à l'Est par Montay. Neuvilly est traversé par la route nationale n° 355 du Cateau à Lille et par le chemin départemental n° 98 de Selvigny à Forest en Cambrésis. Une partie de son territoire est limitée par la route nationale n° 39 de Montreuil-sur-Mer à Mézières qui relie les Ardennes à la mer.A travers les ages, le nom de notre village s'est écrit de différente manières : De Noefvelis a Neuvilly . Neuvilly est simplement désigné par le nom Lis dans l'acte de donationque fit de ce lieu et de plusieurs autres, à l'Eglise Cathédrale de Cambrai, le Roi Charles le Simple, en 912. En 1396, il s'écrit Noefvelis ; en 1496 : Noefvellis ; en 1521 : Noefely ;en 1694 : Neufvely ; en 1699 : Neufvilly ; en 1731 : Neuviesly et Neuviesli ;en 1760 : Neuvieslis ; en 1798 : Neuvelly ; en 1801 : Neuvielly ; en 1802 : Neuvillij et de nos jours on écrit : NEUVILLY."Mon Petit Bulletin 1920" déclarait :"Neuvilly tire son nom des mots latins "Novi lites", nouveaux combats par opposition a Viesly "Vetus Lis", ancien combat, en souvenir de la bataille que l'an 57 avant J.C., Jules César livra aux Nerviens et ou il les défit".

Une poétique description de Neuvilly

Dans un ouvrage datant de 1850, et publie en 1881, Jules Bruyelle a fait de Neuvilly une poétique description ; il écrivait notamment : "Je pourrai me contenter de notre dictionnaire de géographie : Neuvillé dans le Cambrésis (Neuvilly) - à 7 kilomètres de Chatelleny (Le Cateau) - à 8 kilomètres de Solemagne (Solesmes) - Tissus de laine - 1269 habitants". "Représente-toi lecteur... le long d'une vallée médiocrement fertile, une rivière charmante : L'lsselle (La Selle) qui tantôt d'humeur folâtre, zigzague entre les champs de céréales, tantôt prise de l'envie de travailler, s'occupe a faire tourner la roue d'un moulin a farine et partout prend le chemin des écoliers et des poètes ; je veux dire le plus long". "Arrivée a la moitié de sa course, là ou la vallée s'élargit en même temps que les collines de la rive droite, elle semble chercher le prétexte d'un plus long séjour et multiplie, sous les bouquets de saules, ses gracieux méandres". "II me serait malaisé de donner une idée précise du village, car ni ingénieur, ni architecte, n'en a fourni le plan et ce plan dans son ensemble, dans ses détails est une continuelle insulte aux lois de la geometrie. On dirait un troupeau de chèvres, disperse au gré de sa fantaisie vagabonde, sur le flanc du coteau et pétrifie soudain par le pouvoir de quelque magicien". "Chaque individu de la bande désordonnée, saisi dans son attitude pittoresque est devenu chaumière, pendant que le berger, lui, tenant ferme sa houlette se transformait en une lourde église escortée de sa flèche aiguë".

Les fermes anciennes

L?agriculture a toujours tenu une grande place dans la vie de la cite neuvilloise et de tout temps nos aieux ont cultive avec amour leur terre natale. Dans sa description poétique de Neuvilly (1850), Jules Bruyelle nous dit : "Avec le temps cependant tout a revêtu un aspect moins farouche. Près de chaque demeure, la bâche patiente du campagnard a défoncé le talus, nivèle un petit carré de terrain, qui, épierré, clos d'une haie de sureau ou de troène, plante de légumes et de groseilliers, forme un "courtil" (jardin) riant ou se repose volontiers le regard du propriétaire. "On compte à Neuvilly une quarantaine de petits "censiers" (fermiers) dont le plus cossu possède a peine une charrue de trois chevaux... et qui s?estiment des égaux des plus opulents bourgeois. "Aussi il faut leur pardonner ce mouvement d'orgueil car si vous saviez de quels ahans ils le paient... Partout le terrain caillouteux, accidenté, présente des déclivités qui ravinent les eaux de pluies, des taches ou apparaissent le tuf et la marne comme les os dans un corps trop maigre. Ajoutez à cela la difficulté des charrois. "A part les ruelles innombrables qui font communiquer ensemble les demeures d'un même quartier, je ne connais dans le village qu'un seul chemin praticable : le chemin qui joint la route de Chatelleny-Solemagne (Le Cateau-Solesmes),descend en lacet jusqu'a la rivière, de manière a former un S renversé (ruelle du Quesnoy, devant 1'Eglise, voûtes et place). "Comme de juste, les petites fermes sont accourues s'y ranger en se disputant la meilleure place. Mais cela n'a fait que d'amener de singuliers accidents de construction. Par exemple, les cultivateurs qui s'établissaient le long de l'Isselle (La Selle) ont du, pour trouver l'espace nécessaire aux bâtiments et dépendances de leur exploitation agricole, creuser dans le monticule des excavations profondes. "Le rang d'habitations ainsi obtenu allant rejoindre la rue supérieure, les fermes situées dans celle-ci surplombent les premières, de cette manière le faite des unes et les fondations des autres sont exactement sur une même ligne horizontale. De là le nom de Crêtes donne aux quartiers d'en Haut, et l'appelation de cavées qui s'imposait aux quartiers d'en Bas. II est probable que le voisinage tout à fait anormal a contribué pour une bonne part a l'antagonisme qui a existé, de tout temps, entre les deux parties du village". Dans les "Notes Historiques, statistiques et géologiques sur les Communes de l'Arrondissement de Cambrai" (1854) par Adolphe Bruyelle, Bibliothécaire-archiviste de la Société d'Emulation de Cambrai, on extrait ce qui suit : "Le village de Neuvilly est situe sur la rivière de Selle, a 20 kilomètres de Cambrai, 5 de Solesmes, et 5 du Cateau, son chef-lieu de canton-Cambresis en 1789. La superficie de son territoire est de 1246 hectares dont 1199 en culture. Sa population est de 2.082 âmes, ce qui fait un habitant par 57 ares, 58 centiares. La superficie est ainsi divisée : terres labourables : 1157 hectares ; prés : 4 jardins : 33 ; bois : 5 ; landes : 12 ', chemins : 29 ; rivières : 6. "Nombre de maisons : 362 ; moulins à eau : 3 ; brasserie : 1 ; revenu imposable : 101.046 Frs.

"La ferme de Rembourlieux, située à 2 kilomètres Sud du village dépend de Neuvilly. "On cultive principalement les céréales et les graines oléagineuses ; le sol du territoire est généralement argileux ; on y trouve cependant de la terre rouge et grasse avec silex a la surface, de la terre marneuse et de la pierre calcaire dure propre aux constructions". De nos jours, les cultures sont plus variées : betteraves sucrières et fourragères, blé, avoine, orge, trèfle, luzerne, pois, pommes de terre, choux, et depuis peu le mais. On pratique beaucoup d'élevage ; chaque ferme comprend un important troupeau de vaches ; de nombreuses prairies s'étendent le long de La Selle. Plusieurs laiteries de la région ramassent chaque jour des milliers de litres de lait. Neuvilly compte encore environ 25 fermes ; deux sont éloignés de l?agglomération, la ferme de Rambourlieux et la ferme du Radeau. Certaines d'entre elles , d'ailleurs les plus importantes, sont de construction ancienne.

La ferme Chatelain, rue de Montay, (actuellement la propriété de M. Messio), la maison d'habitation de droite date de 1726 et celle de gauche de 1765.

La ferme de Mme Veuve Ledieu-Payen (ancienne Abbaye), rue de la Liberté, date de 1780 ainsi que l'indique une pierre bleue gravée, située au fronton d'une porte donnant accès dans la salle de jeu et la véranda ; outre l'inscription "1780" on peut lire les noms de six générations qui se sont succèdées dans cette importante ferme. Au fronton de la porte d?entrée principale donnant sur la cour pavée, on distingue également une pierre bleue représentant les armes de la famille Ledieu. Tout d?abord a la partie supérieure de la pierre : l'inscription "1786" ; sont ensuite gravés, sur la droite : un croissant de lune ; sur la gauche : un soleil ; plus bas : une herse, une charrue et au milieu un blason avec plusieurs motifs mais dont nous ne saurions donner la signification, faute de documents. L'un des batiments ceinturant la ferme Ledieu et longeant la rue du 11. novembre (ancienne rue du Quesnoy) est très ancien ; c'est certainement l?un des derniers vestiges de l'Abbaye qui existait autrefois à cet emplacement ; ce batiment est construit en briques et en pierres blanches ; l'angle cote route nationale n° 355 du batiment (a gauche de la porte d'entrée de la deuxième cour de la ferme) est constitue en grande partie de pierres bleues circulaires qui constituent les piliers dans les églises  ; il se peut que ces pierres bleues, qui n'étaient plus réutilisables pour une nouvelle construction, proviennent de l'ancienne église de Neuvilly détruite a la Révolution en 1796. La corniche du bâtiment est également en pierre de faille blanche.

La ferme Douay, rue de Troisvilles, est également très ancienne ; tout d?abord a I?entrée, un porche très original constitue par des pierres blanches et des briques qui portent des traces de balles des combats qui se sont déroules à Neuvilly A la Révolution , a droite le château avec sa vieille tour ; a gauche et au fond, les écuries et un peu plus sur la droite une immense grange.

Citons également la ferme d'Errat qui est située un peu a I'écart de I?agglomeration, a proximité du quartier dit du Marais ; il est à se demander s'il ne s'agit pas de l'ancienne demeure (ou plutôt de son emplacement, car la demeure primitive aura été démolie) de Jean de Neufvilly, Seigneur d'Errat , Chevalier, qui fut Capitaine de Bohain en l'an 1221, et dont les descendants s'allièrent avec les familles de Bondues, de Hailly, de Sainghien, etc...

Gérard Champagne, Neuvilly.

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Neuvilly à travers les siècles

2 éme partie

Les anciens fiefs

A notre connaissance, les fiefs étaient à Neuvilly au nombre de deux, savoir : Le fief de Rambourlieux : Dans le relevé des Seigneuries du Cambresis (Coutumes Générales, Cambray, 1776), le Chapitre de l'Eglise-Cathédrale de Notre-Dame (De Grâce) est seigneur à Neuvilly et propriétaire de la "Cense" de Rambourlieux. Voici l'origine de la propriété du Chapitre N.D. de Cambrai sur la "Cense" ou ferme de Rambourlieux : Elle appartenait avant 1439 à la famille d'Haucourt, comme ancien fief du Cambrésis. Jean de Haucourt, Sire de Lesdain et Fontaine-lez-Gobert du patronat d'Honnecourt, vendit ce fief en 1439 au Chapitre de la Cathédrale. Dans les archives du Chapitre nous relevons le texte de dénombrement (c'est a dire la nomenclature, le détail) des biens de ce fief, ferme de Rambourlieux et ses dépendances : "Il est un fief noble et lige, appartenant au Chapitre de Cambray, se consistant en une maison, pourpris et jardin, contenant 8 mencaudées environ ; "le bois dudit lieu, contenant 24 mencaudées environ ; "51 mencaudées de terres de labour sises en plusieurs pièces a I?environ de ladite maison ; "une rue en la ville de Neufvielly (Neuvilly) en laquelle l?église (c' est-a-dire le chapitre de l'église N.D. de Cambrai) a cause dudit fief, à toute justice ; "une rente de 21 mencaudées d'avoine ; "et 31 chapons (volailles de choix) ; "sur plusieurs maisons et héritages situés en ladite rue, et si sont tenus dudit fief plusieurs hommages, tant féodaux que cottiers sur lesquels et sur toute la dépendance d'iceluy fief, ladite Eglise a toute justice, haute, moyenne et basse". (Donc le chapitre de N.D. de Cambrai avait des droits seigneuriaux et rendait la justice par son bailli sur tout le fief... ferme, dépendance et une rue de Neufvilly...) Le wareschaix" (ou terre en friche) entre les bras de La Selle appartenait également en 1760 au Chapitre de Cambrai. Jusqu'en 1780, la Route Impériale (actuellement route nationale n° 39) n'existant pas, la Ferme de Rambourlieux, située sur le vieux chemin (Petit chemin Fenelon) réunissant Cambrai au Cateau, surnomme "route des invasions", eut donc à subir le pillage, la destruction ou l?occupation de I'ennemi : - En novembre 1449, les soldats des Comtes Dunois (le compagnon de Jeanne d'Arc), des Comtes de Clermont (en Auvergne) et de Nevers occupent Rambourlieux ; ils vont assiéger Le Cateau tenu encore par des guerriers anglais.- En 1479, les Armées de Louis XI en lutte contre Charles le Téméraire, le puissant duc de Bourgogne, pillent Rambourlieux. - En 1521-1526, Charles-Quint, puis François 1er y out installé leurs troupes. - En 1553? celles de Henri II, avec le Maréchal de St-André qui détruisirent Le Cateau, les y remplacent. - En 1557, ce sont des cavaliers anglais, sujets de Marie Tudor, épouse de Philippe II, qui y logent, allant assiéger Saint-Quentin. Ils y seront sous les ordres de Georges d'Esclaibes, Seigneur de Clermont (lez-Inchy) . - En 1581..? au tour des Armées Françaises du Duc d'Alençon , qui prendra Le Cateau, le dernier d'Août 1581- Sully est parmi les jeunes officiers, sous le nom de Baron de Rosny, l'un de ses titres de noblesse. - En 1637, les troupes françaises du duc de Candale bivouaquent a Rambourlieux, allant démolir Le Cateau... qui sera 7 ans évacué, ses habitants étant chassés par l'occupant.- Enfin en 1794 , les Autrichiens lors de l'invasion alliée contre les Armées de la 1° République ; un combat aurait eu lieu a Rambourlieux même ; les Autrichiens, mis en déroute, auraient abandonné, meme caché, de précieuses caisses, au lieu-dit "Le Trésor". Le fief d'Esrard (Ferme d? Erard... dite d' Errat - et non des rats) qui relevait de l 'église Ste Croix à Cambrai (église démolie a la Révolution). Un Jean de Neufvilly, Seigneur d'Errat, Chevalier fut Capitaine de Bohain en I'an 1121. Ses descendants s'allièrent avec les familles de Bondues, de Hailly, de Sainghin... Le fief d'Esrard est très ancien ; le lieu-dit a d? ailleurs été conserve sur le cadastre de la commune. La ferme d'Errat existe toujours ; on y accède par un chemin particulier ayant son origine rue de Montay ; c'est un lieu agréable et champêtre ; il y existe un ruisseau : le ruisseau de Wassignies qui alimente l'ancien lit de La Selle (la riviérette) ; la ferme d'Errat est entourée de prairies.

Les vieilles maisons

II existe encore à Neuvilly beaucoup de vieilles maisons, bien que la guerre 1914-1918 en ait détruit une grande partie. En parcourant le village , on rencontre un peu partout de vieilles demeures ; la plupart sont encore en bon état et on les distingue des nouvelles constructions d'après guerre, par la pierre traditionnelle qui , autrefois, etait scellée , soit au sommet du pignon de la maison , soit au-dessus de la porte d?entrée principale, et portait la date de construction de I?habitation. De ces pierres , nous en avons vu en pierre bleue bien conservée, d?autres en pierre blanche qui s'effrite avec le temps. Peut-etre considérée comme la plus vieille maison du village , celle appartenant à M. Martial Canipel et située 12 rue de la liberté (anciennement rue haute) ; elle est construite en briques rouges et en pierres "blanches ; il y a quelques années (avant sa remise en état) on pouvait encore lire, sur une pierre blanche située a la partie supérieure du pignon donnant sur la rue, l?inscription : 1721. Le pigeonnier et le porche de la ferme Petit, rue des Tilleuls (ancienneent rue Basse) datant de 1733. A la maison de M. Jules Richard, ruelle du Jacquart, on peut voir au dessus de la porte d'entrée une pierre bleue avec l'inscription 1789 . La maison de M. Maurice Cartignies, rue des Tilleuls, date de 1787, celle de M. Olivier Avoine, rue de la République (anciennement rue du Goulot) de 1807 , etc?

Gérard Champagne

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Neuvilly à travers les siècles

3 ème Partie


Les industries
La principale industrie de Neuvilly a toujours été le tissage. Depuislongtemps on tisse à Neuvilly ; dans son livre écrit en 1850, Jules Bruyelle, instituteur à Neuvilly, en parle longuement :"Le Neuvillois ne s'éloigne guère du logis : une fois par semaine pour porter chez le fabricant sa pièce de tissus et y quérir la matière nécessaire à une tâche uniformément semblable. Aidé de ses voisins, il enroule sur "l'ensuple" la longue chaîne. Les enfants se succèdent au carriot (rouet), dévident la trame sur les petites bobines que recevra la navette de buis. Bientôt le métier, "l'otile" comme ils disent, est de nouveau garni. Le tisserand s'assied sur son banc, ses pieds pressent les marches qui relèvent ou abaissent chaque "lisser et le battant éloigné ou rapproché par un mouvement cadencé entasse fil sur fil à la hâte et sans relâche. "Sur trois cents ménages que comprend Neuvillé (Neuvilly), il en est deux cents au moins qui s'adonnent à cette industrie. Maintes maisons renferment une couple de métiers et même davantage... la corporation des tisserands forme la démocratie de Neuvillé... On fabriquait à Neuvilly du bombasin ; vous allez vous demander ce que veut dire ce mot ? Si nous prenons le dictionnaire nous lisons :"Bombasin" : cotonnade croisée. Et dans un autre dictionnaire de géographie vieux de "plus d'un siècle nous lisons : Neuvilly (dans le Cambrésis) : Tissus de laine. C'est vers 1874-1875 que Neuvilly connaît la plus grande prospérité, si nous nous basons sur le chiffre de la population et sur le procès-verbal d'une délibération du Conseil Municipal de Neuvilly du 30 mars 1874. La population de Neuvilly était d'environ 1.200 habitants à la Révolution de 1789 ; ce chiffre resta à peu près stationnaire pendant une soixantaine d'années, puis le tissage à domicile se développe et on compte 2465 habitants en 1865, 2486 en 1871, 2510 en 1873. Dans la délibération précitée du Conseil Municipal de Neuvilly du 30 mars 1874 dont nous donnons ci-après un extrait, nous apprenons que la population atteint près de 2700 habitants à cette date : "L'An mil huit cent soixante quatorze, le trente Mars, le Conseil Municipal de la Commune de Neuvilly, s'est réuni extraordinairement en vertu d'une autorisation de M. le Sous-Préfet de Cambrai, en date du 19 courant, pour délibérer sur le projet d'un chemin de fer de Valenciennes au Cateau. "Etaient présents : MM. Robert, Ledieu, Grenait, Debailleux, Abraham, Dubus, Laigle, Châtelain, Bricout, Wanegue, Debailleux, Watremez J.Bte, Sercy, Goffart, Bouvelle, watremez François, Façon. "Etaient absents : MM. Guyot, Toilliez, Soufflet, Longle, wanegue-Lemoine, Debailleux-Lanniau . "M. Le Maire invite le Conseil à faire ressortir les avantages qu'offre pour la Commune, l'exécution du projet précité. "Considérant que la localité dont la population est aujourd'hui de près de 2.700 habitants, et qui s'accroît de jour en jour, possède déjà un tissage mécanique, plusieurs autres fabriques de tissus à la main, une sucrerie, une brasserie, usines construites en prévision de la ligne projetée, trois moulins à eau faisant farine et plusieurs exploitations agricoles très importantes. "Que pour ces motifs, la voie ferrée dont il est question, avec station en la Commune bien entendu, est nécessaire pour ne pas dire indispensable au développement de son commerce, de son industrie, et de son agriculture, en ce sens surtout qu'elle en rendrait les transports beaucoup moins onéreux et plus faciles.
"Considérant en outre que déjà depuis longtemps, le Conseil Général du Nord et cela en raison de l' importance des localités que cette ligne est appelée à desservir, en a déclaré l'urgence.. Mais en 1881, la population est déjà ramenée à 2.510 habitants ; pourtant Neuvilly possède toujours son tissage mécanique, faubourg de Montay, fondé en 1866 et en plein développement, la fabrique du "Jacquart", route nationale, la sucrerie, rue Légère, approvisionnée par tous les pays environnants, sa brasserie, ses moulins à farine, ses exploitations agricoles (plus de 40), etc... En 1896, le 30 janvier, la fabrique du "Jacquart" renommée pour ses spécialités de broderies, passementeries, mousselines de laines, etc... ferme ses portes. La si florissante maison Robert-Boulet, fondée en 1838, n'est plus ; elle avait contribué pour beaucoup à la prospérité de Neuvilly et nous ne saurions que rendre hommage à M. et Mme Antoine Robert décédés en 1892, qui avaient su développer une industrie qui a permis de faire connaître Neuvilly sur les marchés français et étrangers. On en parlait d'ailleurs encore dans le "Monde illustré" du 16 juin 1921 -Edition Anglaise- Reconstitution des régions dévastées. La population devait s'en ressentir car en 1901 elle n'est plus que de 2335 habitants, puis vint la grève de 1903-1904 qui ne devait pas non plus faire augmenter le nombre d'habitants ; des tisseurs partirent pour les grandes villes. Puis en 1913 la sucrerie de Neuvilly ferme elle aussi ses portes. Cette industrie sucrière, quoique saisonnière, était très importante. En 17 ans, Neuvilly avait perdu deux fabriques importantes :"le Jacquart" et la Sucrerie. En 1914 la population est de 2176 habitants. Le tissage mécanique Vve Cayez et Cie fut détruit lors de la guerre 1914-18 ; il fut reconstruit après la guerre. En mai 1940, ce tissage était incendié par les Allemands. Reconstruit à nouveau, il reprenait son activité en 1951, ce qui permettait d'employer de la main d'oeuvre locale. L'année précédente, un nouveau tissage est créé, sous l'impulsion de M. François Basquin, qui fabrique des nouveautés pour les couturiers parisiens. Il s'est installé dans les locaux de l'ancien bal de la rue du goulot. Sous l'impulsion des deux tissages, la population augmente à nouveau, à l'inverse de ce qui se passe dans les communes voisines. Mais le mouvement ne tarde pas à s'inverser, d'autant plus que la brasserie Odent-Jacqz, route nationale, a elle aussi cessé son activité en 1950 : de 1.300 habitants après-guerre, le village passe à 1600 dans les années 50, puis retombe peu à peu pour atteindre 1400 personnes en 1968, 1337 en 1975, 1161 au dernier recensement. En 1978, le tissage Veuve Cayez (créé en 1866) devenu entreprise Bancquart-Cayez, ferme ses portes. Heureusement, en 1981, le tissage est repris par M. François Basquin qui a trouvé des débouchés dans l'administration, confectionne des revêtements de siège pour automobiles et travaille également pour la S.N.C.F.

Les Curiosités locales
Le touriste ou l'étranger, qui arrive pour la première fois a Neuvilly, est tout de suite frappé par les 17 voûtes de Neuvilly, à proximité de la place du commerce. Ces voûtes sont largement centenaires. L'entrepreneur qui les a construites fit faillite et ne fut jamais complètement payé. Ces 17 voûtes se répartissent sur 60 mètres environ ; elles sont construites en maçonnerie de briques ; chaque voûte présente une hauteur d'environ 7 mètres, une largeur de 4 mètres et une profondeur de 2m 50 ; elles sont surmontées d'une balustrade en briques également. La hauteur totale du mur de soutènement (voûte et balustrade) varie entre 10 et 15 mètres, celle-ci augmentant au fur et à mesure que l'on descend vers la place du commerce. Elles remplacent un talus qui s'éboulait et se détériorait à chaque orage et c'était chaque fois un vrai désastre en raison de la proximité immédiate du cimetière (n'existe plus), des affaissements nombreux se produisaient, des tombes s'effondraient parfois. C'est alors que l'on a songé à remédier à cette situation et les voûtes furent construites. L'église Saint-Martin ,L'église de Neuvilly est moderne, le clocher date de 1822 et la nef de 1831 ; elle ne présente pas d'attraits particuliers en elle-même ; mais elle renferme quelques petits trésors d'art local : autel et boiseries ont été confectionnées par M. Cambrelongt de Berlaimont ; les boiseries du choeur ont été réalisées dans le style du 17ème siècle. Elle a été reconstruite à l'emplacement exact de l'ancienne, détruite de fond en comble en 1796 par les révolutionnaires et dont la flèche atteignait 63 mètres ; elle était l'une des mieux bâties et des mieux ornées de la région ; elle était surmontée d'un beau clocher dans lequel se faisaient entendre trois cloches. L'église actuelle contient quelques précieux objets sauvés de justesse de la destruction : un beau confessionnal datant du XVIlIème siècle avec bas relief au fronton : l'ange intercesseur, ainsi qu'une statue de la vierge ; des sculptures de facture plus récente : un Saint Martin à cheval, dans la niche au dessus de l'autel, bas côté droit (statue en bois), un Saint Roch en bois sculpté et orné de dorures, dans une niche au fond de la nef, côté sud, une Sainte Véronique (milieu XIXème siècle), statue en bois sculpté et peint, un Saint Eloi (XVIlIème siècle) statue en bois sculpté, peint en blanc. Les statues de St Martin (XVIlIème) et de St Eloi ont été sculptées par M. Druez de Tesnières. Ces objets mobiliers sont inscrits a l'Inventaire Départemental des Antiquités et Objets d'art non classés par l'Etat.


Les chapelles
II existe à Neuvilly de nombreuses chapelles : chapelle Notre-Dame de toutes grâces (dite chapelle Bleuse), chemin de la République ; chapelle Notre-Dame de Bonsecours, chemin de Forets ; chapelle Notre-Dame Auxiliatrice, rue du 14 juillet ; chapelle Notre-Dame des Victoires, rue du marais, et chapelle de la Reconnaissance, rue de Troisvilles. Les armes de Neuvilly "D'argent à la croix ancrée de sable (noir)" Les villes, les communes, comme les familles nobles, avaient dans le temps passé leurs armoiries particulières qui étaient définies en termes héraldiques. De temps immémorial, Neuvilly porte comme armes "D? argent à la Croix Ancrée de sable (noir)". Dans la science héraldique, on rencontre souvent la croix qui revêt des aspects multiples et divers. Parmi les principaux en trouve la croix ancrée, celle dont les extrémités sont crochues comme les pattes d'une ancre. Il y a aussi la croix bourdonnée, cléchée, engrelée, gringolée, pattée, etc... sans oublier la croix gammée, de sinistre mémoire.
Il existait aussi à Neuvilly d'autres armes dans la famille Mairesse qui fut jadis, et longtemps, chargée des fonctions de "Basse Justice".L'un des membres de cette famille : Jean-François Mairesse, se rendit en Amérique avec les compagnons de Lafayette. Il était "Cornette" (Officier porte-étendard de cavalerie). Il prit part a la célèbre bataille de Yorktown (Virginie) qui vit en octobre 1781 la capitulation du Général Anglais Cornwallis, cerné par Washington et le Maréchal Français Rochambeau. La famille Mairesse possédait deux sceaux : le premier "D' Argent à un navire équipé d'or et girouette de gueule (rouge) sur une mer d'argent, à une étoile de gueule (rouge) au canton dextre du chef". L'autre " De gueule (rouge) à un navire équipé d'or et girouette d'argent, voguant sur une mer agitée de sinople (vert)".


Mystique Napoléonienne
Jadis régnait à Neuvilly une incroyable mystique napoléonienne, qui a évolué, comme dans beaucoup de localités, sans transition, aux extrêmes opposés. De chauds partisans connaissaient par coeur les ordres du jour et les proclamations de Napoléon et les déclamaient à la maison, et au cabaret, avec un entrain endiablé. M. Denimal, ancien curé de Neuvilly, dans une de ses conférences pouvait dire :"Si je proclamais que Napoléon n'a pas existé, certains seraient tentés de m'arracher les yeux ou la langue". En 1876, un député bonapartiste, M. Jules Amie, habitait à Neuvilly, route nationale, le Château appartenant à Mme Louis Ledieu, actuellement occupé par le Docteur Jean-Pierre Delezenne, et, dit-on, y reçut la visite du Prince Impérial. On se représente facilement avec quelle jubilation les partisans lisaient le fait raconté par M. Ribière, secrétaire de Poincaré, vers 1920 : c'était à Nancy, après la libération, on avait organisé de grandes fêtes, un cortège historique représentant toute l?Armée Française. Un superbe Napoléon était acclamé. Au cours d'un embouteillage, des Allemands camouflés criaient avec l'accent "Hé donc Napoléon, fais avancer ton armée" et Napoléon d'une voix de stentor répondait "Général Cambronne, répondez à "Ces Messieurs". Le sérieux Poincaré riait à gorge déployée. En lisant cela à Neuvilly, on applaudissait tempétueusement.


La Selle... et ses moulins
Le territoire de Neuvilly est traversé sur toute sa longueur par la rivière "La Selle". Jules Bruyelle a fait de ce cours d'eau une poétique description. Prosaïquement nous dirons que la Selle qui a un parcours d'environ 55 kilomètres, prend sa source a 10 kilomètres environ du Cateau, à Molain (Aisne), dans la vallée de Sommeselle ou Ponts Selle. Elle traverse Saint-Martin-Rivière, entre dans le département du Nord au "Moulin du Marais", un peu avant Saint-Souplet d'après la carte d'Etat-Major, arrose Saint-Benin, Le Cateau (autrefois Vendelgies et Peronne sur Selle), Montay, Neuvilly, Briastre, Solesmes, Saint-Python, Haussy, Montrécourt, Saulzoir, Haspres , Noyelles-sur-Selle, Douchy et se jette dans l'Escaut près de Denain. Ce qui caractérise, dit le Docteur Bombart (de Solesmes), ce cours, principalement en aval du Cateau, ce sont ses rives fortement encaissées, dominées par des hauteurs qui sur la rive droite descendent parfois par des pentes très raides presqu'à pic jusqu'au bord de l'eau, tandis que sur la rive opposée leur déclivité est généralement beaucoup moins rapide... Des hauteurs s'élevant de 120 à 125 mètres et de 120 à 141 mètres constituent "la Vallée de la Selle". Les Anglais en 1918 l'avaient surnommée "la Vallée de la mort" ; de fait, ils perdirent pour la délivrance de Neuvilly, à ce moment : 1.656 britanniques ; parmi ceux-ci le lieutenant Ward dont le père et la mère vinrent se fixer à Neuvilly, dans l'espoir vain, hélas, de retrouver les vestiges ou des souvenirs de leur fils. C'est aussi à quelque distance des bords de la Selle, à 200 mètres environ du moulin Guyot, que le samedi 18 mai 1940, deux officiers aviateurs anglais âgés de 20 ans, furent abattus avec leur avion en flammes : Ralph Henri Cliword fut carbonisé par l'explosion et Frédéric Laurence Bettany aux vêtements en flammes se jeta dans la Selle et reçut des effets civils de M. Delattre, propriétaire à l'époque du moulin Guyot, mais probablement succomba quelque temps après ces événements. Fait digne et remarquable, les pères respectifs de ces deux aviateurs avaient fait campagne dans notre région en 1918 et 22 ans après cette date, les fils revenaient chez nous et tombaient pour la défense de Neuvilly et de la France. La Selle est une rivière au cours assez rapide, sa pente atteint à certains endroits 2 mètres par kilomètre et ses eaux faisaient, dit-on, tourner sur tout son parcours plus de trente moulins. On enregistre parfois de fortes inondations : à Neuvilly, deux en une semaine, en 1900. Vers 1934 le tocsin retentit à 2 heures du matin, les eaux envahissaient la rue Basse (actuellement rue des Tilleuls), une partie de la Place du Commerce ; tous les environs étaient bloqués. Fin août 1939, la veille de la mobilisation, à la suite d'un gros orage, la Selle déborda à nouveau de son lit. La ferme d'Errât fut rapidement inondée ainsi que les bas quartiers de Neuvilly : rue Basse, rue Légère, ruelle Georges, rue du Goulot, rue de Troisvilles, rue du Fort d'Esquin, Grand' Place, etc... les deux ponts sur la Selle (Grand'Place et Pont Noël) furent submergés ; du bétail et de la volaille furent noyés.
Parmi les moulins que la Selle faisait tourner, Neuvilly en comptait trois : un peu avant l'entrée de l'agglomération :" le moulin Guyot", réglementé par ordonnance royale du 3 avril 1832 (ancien Moulin Guyot et Contesse et antérieurement Hennon) ; seule la chute et la vannage subsistent encore ; l'ancien moulin a été transformé en maison d'habitation ; il appartint durant de nombreuses années à M. Delattre qui l'a vendu il y a quelques années ; c'est une maison de campagne ; elle vient d'être restaurée. En plein centre du village :"le moulin de la Place" réglementé par Ordonnance Royale du 4 mai 1826. Le moulin proprement dit n'existe plus depuis longtemps ; il a été remplacé par une habitation ; seuls le barrage, le vannage et la chute subsistent encore.A la sortie du village en se dirigeant vers Briastre :" le moulin de la Maladrerie" réglementé par Ordonnance Royale du 5 avril 1827 (ancien moulin Leriche). Ce moulin est démoli depuis longtemps ; le vannage et le barrage ont été démontés et l'eau coule librement.

Gérard Champagne

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DIVERS

 

LES CHAPELLES DE NEUVILLY

1° Chapelle dédiée à Notre Dame de Toutes Graces située dans le talus au carrefour du CD 98 et du chemin communal dit de la République ( non entretenue ) qui date de 1813 d'aprés une inscription retrouvée avant la guerre 1939-45 par Mr l'abbée Debailleux lors de la restauration des chapelles de Neuvilly.

2° Chapelle dédié à Notre Dame de Bonsecours dite Chapelle Beuse située le long du chemin de la Republique.

3° Chapelle dédiée à Notre Dame Auxiliatrice située rue du 14 Juillet ; elle fut construite en 1871 pour qu'on puisse accomplir une promesse faite au sujet de la guerre 1870-71 . Elle se tient sur une propriété qui appartenait alors à Mr Francois Legrand et à Mlle Josephine Legrand , sa soeur , oncle et tante de Mr et Mme Chatelain-Sercy . La toiture a été refaite , mais il n'exite plus dans cette chapelle ancun objet de culte . On s'y arrêtait autrefois lors des processions aujourd'hui disparues.

4° Chapelle dédiée à Notre Dame des Victoires ; elle fut érigée par les soins de Mme Vve Cayez-Ledieu et de Mlle Inésile Cayez , après la guerre 1870-71 . Elle tenait la promesse faite pour l'heureux retour dans sa famille de Mr Anatole-Alexande Cayez , capitaine de mobilisés à l'armée du Nord . Elle est située rue du Marais , mais fut incendiée un soir de Noel et ne fut pas reconstruite.

5° La chapelle de la Reconnaissance au Coeur Sacré de Jésus et de Marie construite rue de Troisvilles en 1947- 48 , suite à un voeu fait par les paroissiens de Neuvilly pendant la guerre 1939- 45 ; si Neuvilly était épargné durant cette guerre , ils promirent d'édifier une chapelle , aprés la guerre ,dans la commune. Cette chapelle fut inaugurée en 1948 sous la Ministére de Mr l'abbé Eugène Debailleux .Le terrain sur laquel elle est construite fut donné par la famille Douay-Richon.

Gérard Champagne .

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Le mois d?août à travers les ages

Nous voici en août le mois des fortes chaleurs des vacances, de la moisson et des premières récoltes du jardin qui seront mises en réserve pour hiver. Au point de vue locale nous relevons ce qui suit en jetant un coup d'?il sur les années passées.

En AOUT 1581

Les armées françaises du duc d?Alençon qui prendra Le Cateau Cambresis, le dernier d'AOUT 1581, s'installent à la ferme de RAMBOURLIEUX. SULLY est parmi les jeunes Officiers, sous le nom de Baron de ROSNY I'un de ses titres de noblesse.

LE 26 Août 1914

Bataille de NEUVILLY ? Les troupes allemandes prennent le village qui etait aux mains des Anglais, après une bataille acharnée. Une partie de la population a fuit l?envahisseur. NEUVILLY ne sera libérée qu'en 1918 par les Anglais après une nouvelle bataille qui fut gagnée par le Général anglais CAMPBELL B0URNEMOUTH; 1656 soldats britanniques tombèrent sur le territoire de la commune lors de cette bataille.

Dans la nuit du 23 au 24 AOUT 1939

Un violent orage s'abattait sur toute la région et notamment sur la commune de Neuvilly. Ce fut pour tous une surprise, car rien ne le laissait prévoir dans la journée. Mais , il tomba tant d'eau que le lit de la rivière "la Selle" s'enfla et finalement déborda surprenant toute la population riveraine qui se mit tout de suite a I'?uvre, pour sauver ce que l'on pouvait de ce véritable fléau ; on dut mettre à I'abri du bétail ; beaucoup de jardins furent envahis par les eaux également, les ponts sur "La selle" disparurent sous les flots. Malheureusement du bétail périt, n'ayant pu être sauve à temps ; des habitants durent quitter leur demeure, car l'eau montait toujours ; certains montèrent au grenier. Ce fut un vrai désastre et ce n'est que dans la matinée du lendemain que I?eau baissa ; et là apparurent les dégâts considérables, aussi bien dans les habitations que dans les jardins et les champs. Mais ce n'était pas fini car le jour même on placardait les affiches de mobilisation et le soir les trains quittaient la gare S.N.C.F. de Neuvilly emportant vers leur corps respectif les citoyens mobilisables, au milieu des adieux et des pleurs.

I5 AOUT 1942

Les anciens prisonniers de la guerre 1939 rentrés de captivité organise une grande Kermesse dans les vastes bâtiments de I'ancienne fabrique du JACQUART, route nationale; cette fête a amener à Neuvilly une foule nombreuse; en effet pendant la guerre les distractions etaient rares et lorsqu'il y avait une fête, il ne fallait surtout pas la manquer. Ce fut un succès et le bénéfice a permis d?envoyer des colis toute la durée de la guerre aux prisonniers restes en Allemagne jusqu'a la libération en 1945.

Gérard Champagne

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QUELQUES NOTES SUR LA GUERRE I9I4-18 à NEUVILLY

Durant la guerre I9I4- I8 la commune de NEUVILLY a subit l' occupation allemande.L'armée allemande avait réquisitionné des immeubles pour s' y installer notamment :

- le château LABBEZ Route Nationale transforméen KOMMANDATUR .

- l?ancienne usine dite du JACQUART, route Nationale

- la maison WATREMEZ ( actuellement Fancois BASQUIN )rue de la République pour en faire un casino fréquentéprincipalement par les Officiers aviateurs (un champ d?aviation avait été construit en haut du chemin dit "TORTU" ( au-dessus de la Gare ).

- La ferme de RAMBOURLIEUX transformée en Lazaret pour chevaux ( Hôpital ) pour y soigner et remettre sur pied... les chevaux allemands blessés sur le front.

- des jeunes gens de NEUVILLY ont été ramassés par les allemands et envoyés dans des camps de travail dans la foret MORMAL, notamment à HACHETTE. Quand les troupes allemandes entrèrent dans NEUVILLY à l?automne 1914 par la route Nationale , elles demandaient aux habitants : "encore combien de Kilomètres pour PARIS ? ...."

En Octobre I9I8 l'armée allemande donne l'ordre à la population de NEUVILLY d'évacuer vers le Belgique; une grande partie de la population évacua en direction de l'Avesnois , abandonnant leur maison et leur bien .Des habitants sont morts au cours de l'exode, à LOCQUIGNOL notamment , victimes de la grippe dite "Espagnole  . En I9I8 , les Anglais avaient surnommé la rivière "LA SELLE" : la vallée de la mort; de fait , ils perdirent pour la délivrance de NEUVILLY, à ce moment ; I656 britanniques ; parmi ceux-ci le Lieutenant WARD dont le père et la mère vinrent se fixer à NEUVILLY , dans l'espoir , vain hélas , de retrouver des vestiges ou des souvenirs de leur fils. Il existe encore de nos jours à NEUVILLY , MONTAY et dans la région des cimetières britanniques .Pendant l'occupation , les allemands faisaient la chasse au résistants ou aux jeunes qui avaient échappée à la rafle pour les camps de travail; ils effectuaient des perquisitions dans les maisons à la recherche des Neuvillois cachés; l'un d'eux était caché dans une garde-robe; un autre (le propriétaire de I'ancien moulin WEMARE, Route nationale) était caché dans un caveau au cimetière ou il vécut là terré pendant de longs mois; en cachette, on lui portait à manger et a boire , chaque jour... ?

 

 

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